Cal's sportster

Publié le 27 Septembre 2013

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Ceux qui ont vu On any Sunday, le film de Bruce Brown, savent que Cal Rayborn a plus que mérité ses titres et sa place au panthéon de la course moto. Ce que j'ignorai, c'est que le pilote américain a aussi battu des records de vitesse.

A l'orée des années 70, tout va mal pour Harley. La dernière marque américaine a laissé beaucoup de plumes dans sa guerre contre l'undustrie moto anglaise et se voit désormais menacée depuis l'est par les premiers gros cubes japonais, rapides, maniables et surtout fiables. Cette histoire finira mal, par la vente à AMF au milieu des années 70 et la marque ne sera sauvée que par les règlementations ultra protectionnistes de l'administration Reagan.

Mais en 1970, il y a toujours de l'espoir mais il faut faire des choix. Plutôt que de changer sa gamme ou d'améliorer la qualité de ses productions, la firme décide de monter un coup publicitaire. Il se dit partout que les mécaniques de Milwaukee sont dépassées et poussives, on va donc battre un record de vitesse !

Dick O'Brien, patron du service course Harley (oui, il y avait toujours un service course Harley) imagine un streamliner qui sera équipé d'un moteur de Sportster. Le bon vieux Ironhead dans sa configuration d'origine (ou presque). C'est Dennis Manning, un pro des lacs salés, qui s'occupera de la construction de l'engin. Le moulin est monté dans un étroit chassis de 3,30 m d'empattement et revêtu d'une coque intégrale d'à peine 60 cm de diamètre (fallait pas avoir les épaules trop larges).

Entrée en scène de Cal Rayborn. Grosses coucougnes et petit gabarit, bon metteur au point, pilote Harley attitré et star reconnue, l'homme est le jockey idéal pour donner à l'opération record le retentissement voulu par la marque.

Voici donc l'équipe à Bonneville, Utah, en cette fin d'été 1970. 

Première tentative avec le moteur stock alimenté à l'essence et Rayborn atteient la barre des 170 mph (274 kmh), ce qui n'est déjà pas mal. Pour la petite histoire, la visibilité offerte par la meutrière de plexiglas est quasi nulle. L'unique solution sera pour le pilote de rouler parallèlement à la célèbre ligne bleue qui trace la piste, ligne qu'il aperçoit au travers de la fenêtre latérale.

Vient ensuite l'heure du vrai record, l'équipe monte un moteur Warner Riley Godzilla stroké à 89 cubic inches (1460 cm3) et alimenté au méthanol (70%). Et là, ça ne rigole plus du tout.

Premier run, Rayborn atteint une vitesse moyenne de 266 mph. Au retour, il tape un bon 264 mph en chibrant une soupape à 100 mètres de l'arrivée. Ce qui nous donne une vitesse homologuée de 265,5 mph (426,48 kmh), soit près de 14 mph de mieux que le légendaire Don Vesco sur une moto équipée de deux moteurs Yamaha deux temps de 350 cm3.

C'est d'ailleurs ce même Vesco qui battra ce record cinq ans plus tard avec une moto de sa conception équipée de deux moteurs Kawa deux temps, et qui passera la barre des 300 mph.

 

 

 

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      Sources : Motorcycle Museum et XL Forum

Rédigé par VonSonntag

Publié dans #Bielles chaudes

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